- Accueil
- Actualités
- RSE
- PME & ETI : Comment structurer une démarche RSE avec des moyens limités ?
PME & ETI : Comment structurer une démarche RSE avec des moyens limités ?
Marie Levrault
Face aux enjeux sociétaux et environnementaux, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose progressivement dans le paysage entrepreneurial. Les grandes entreprises, soumises à des obligations légales strictes, ont intégré depuis plusieurs années des stratégies structurées en la matière. En revanche, les PME et ETI, bien que conscientes des enjeux, se heurtent souvent à des difficultés pour mettre en place une démarche efficace.
Manque de temps, de ressources humaines et de budget sont autant de freins identifiés. Pourtant, structurer une démarche RSE ne signifie pas forcément engager des moyens colossaux. Une approche pragmatique, basée sur les actions déjà existantes et une mobilisation progressive des parties prenantes, permet d’avancer concrètement. Comment alors structurer une stratégie RSE efficace sans alourdir inutilement la charge de travail et les coûts ?

Panorama de la RSE dans les PME et ETI : entre engagement et contraintes
Une volonté affichée mais des freins persistants.
Le Baromètre Vendredi 2024 révèle que la majorité des entreprises ont formalisé une approche RSE :
- 78 % disposent d’une équipe dédiée, signe d’une reconnaissance croissante du sujet.
- 70 % intègrent la RSE au COMEX, témoignant d’une prise en compte stratégique.
Malgré ces avancées, des obstacles freinent la mise en œuvre concrète :
- Le manque de temps est un frein pour 82 % des entreprises, rendant difficile la structuration d’une démarche cohérente.
- Le manque de budget reste une réalité pour 33 % des entreprises, qui ne disposent d’aucune enveloppe dédiée.
- La difficulté à mesurer l’impact et le retour sur investissement (ROI) est une barrière pour 74 % des entreprises, freinant la justification des efforts engagés.
Des ressources contrastées entre PME et ETI
Les moyens alloués à la RSE varient sensiblement en fonction de la taille de l’entreprise :
- Dans les PME, une seule personne gère souvent le sujet, avec un budget limité. L’implication des parties prenantes est un véritable défi, car ces entreprises sont peu contraintes par des obligations réglementaires.
- Dans les ETI, le budget est plus important et les équipes RSE sont légèrement plus structurées. Cependant, elles doivent composer avec des exigences réglementaires croissantes, nécessitant une structuration plus rigoureuse de leur démarche.
Les priorités des dirigeants en 2025 : entre rentabilité, marque employeur et transition écologique
Selon le Baromètre des dirigeants français 2025 (CCI), les entreprises doivent jongler entre plusieurs défis stratégiques.
Les trois grandes priorités identifiées pour cette année sont :
- Rentabilité : 45 % des dirigeants placent la maîtrise des coûts et des marges en priorité.
- Attractivité RH : 25 % estiment que la capacité à attirer et fidéliser les talents est un enjeu crucial.
- Transitions écologiques et énergétiques : 14% considèrent cet enjeu comme important, même si bien en deça des 2 précédents

Donc concrètement, comment mettre en place une démarche RSE de façon frugale et efficace ?
Dresser un diagnostic de l’existant avec un référentiel RSE
Avant toute action, il est essentiel de recenser les initiatives déjà existantes. En général, une entreprise fait de la RSE sans le savoir. La 1ère étape consiste à prendre un des référentiels de la RSE (l’ISO 26000 de l’AFNOR, les 5 piliers de la RSE de Déclic ou celui d’un label RSE comme l’Impact Score, B-Corp, Lucie, Positive Company ou encore Engagé RSE de l’AFNOR) et lister les actions déjà mises en place auprès de ses différentes parties prenantes internes (Direction comme collaborateurs qui soient représentatifs des métiers de l’organisation) voire externes (clients, fournisseurs, partenaires, associations, …).
C’est après avoir réalisé ce 1ᵉʳ travail de diagnostic que vous pourrez identifier et prioriser les 8 à 12 enjeux RSE clés vous permettant de ne pas vous disperser.
Et enfin, vous pourrez décliner ces enjeux clés en actions concrètes à mettre en place sur les 3 années à venir.
Sensibiliser et impliquer la Direction
Sans l’adhésion de la direction, une démarche RSE a peu de chances d’aboutir. Il est crucial d’intégrer la RSE dans les processus stratégiques et d’assurer un suivi régulier.
La sensibilisation des équipes est également essentielle. Un programme de formation diversifié (chiffres clés, cas concrets, ateliers pratiques) permettra d’engager les collaborateurs.
Optimiser le financement de ma stratégie RSE
Lancer une démarche RSE peut représenter un coût, surtout si vous souhaitez vous faire accompagner.
Il existe plusieurs possibilités de subventions :
- Soit au niveau national avec par exemple la BPI qui peut subventionner des PME sur des missions RSE de 10 à 13 jours ;
- Soit au niveau plus local avec la région
- Ou au niveau sectoriel avec les OPCOs qui proposent de contribuer à certains financements.
Commencer par un projet structurant
Plutôt que de vouloir tout transformer d’un coup, il peut être préférable de commencer par un projet concret et stratégique.
Un exemple inspirant est celui d’une entreprise agricole ayant initié sa démarche RSE par un bilan carbone. Ce projet a permis d’impliquer la direction et les équipes tout en répondant aux attentes des clients. Un an et demi plus tard, l’entreprise a pu structurer une stratégie RSE plus globale.
Mettre en place une démarche RSE avec des moyens limités est un défi, mais pas une mission impossible. En recensant l’existant, en impliquant la direction, en recherchant des financements et en adoptant une approche progressive, les PME et ETI peuvent structurer une stratégie efficace sans se mettre en difficulté financière.
L’enjeu principal est d’inscrire ces initiatives dans la durée, en veillant à leur pertinence et à leur impact. Plus qu’une contrainte, la RSE peut devenir un levier de performance et d’attractivité pour les entreprises, quel que soit leur niveau de maturité sur le sujet.
Responsable RSE à temps partagé : maîtriser les moyens pour une transformation durable
Dans un contexte où les PME et ETI doivent s’adapter à des réglementations de plus en plus exigeantes, imaginez pouvoir bénéficier d’un expert RSE sans supporter les coûts d’un poste à temps plein. C’est exactement ce que propose le modèle du responsable RSE à temps partagé.
Ce professionnel, fort d’expériences variées acquises auprès de plusieurs entreprises, intervient à la demande pour aider à définir et mettre en œuvre une stratégie RSE. Son regard externe permet de déceler des opportunités insoupçonnées et d’accélérer la transformation durable de l’entreprise. En plus de piloter la démarche, il forme les équipes internes, garantissant ainsi la pérennité de l’initiative.
Ainsi, pour éviter un coût fixe important, l’entreprise peut ajuster l’intervention de cet expert en fonction de ses besoins, alliant flexibilité et maîtrise budgétaire pour mieux répondre aux défis actuels de la durabilité.
Notre dernier conseil pour vous faire gagner du temps dans la structuration de votre démarche RSE est de vous rapprocher de vos fédérations ou autres acteurs de votre secteur pour bénéficier de leur retour d’expériences et ainsi enrichir votre stratégie.
Marie Levrault, Responsable de l’Agence Déclic Paris et Consultante RSE
Source :
Le baromètre des dirigeants français 2025
Le baromètre RSE 2024 – Vendredi
S’abonner à notre newsletter RSE
Cet article pourrait vous intéresser : RSE et engagement social : Diversité, inclusion et génération au cœur de l’entreprise.