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Les avantages d'être une société à mission

Publié le 11 septembre 2025
Grégoire Commecy

Plus de 6 ans après l’adoption de la loi PACTE, on dénombre plus de 2 000 sociétés à mission en France – c’est presque une société par jour qui adopte cette nouvelle qualité depuis sa création. Comment expliquer cet engouement ? Entre l’opportunité de développer une véritable culture d’entreprise responsable, d’améliorer le sens et l’environnement de travail ou de fortifier la communication et le dialogue avec ses parties prenantes, focus sur les principaux avantages de ce statut. 

Rappel de la loi pacte

Promulguée au printemps 2019, la loi PACTE a introduit de nombreux changements pour les entreprises. Parmi ceux-ci, trois nous intéressent ici, on présente d’ailleurs souvent ces trois changements comme les 3 niveaux d’engagements introduits par la loi :

  1. Chaque entreprise a l’obligation – non contraignante juridiquement, de considérer les enjeux environnementaux et sociaux de son activité ;
  2. Chaque entreprise peut inscrire dans ses statuts une raison d’être, celle-ci représente la mission sociétale de l’entreprise, la raison de son existence présente et future, au-delà des considérations économiques ;
  3. Chaque entreprise peut devenir société à mission. Pour cela, il convient de décliner dans ses statuts sa raison d’être en quelques engagements plus précis – généralement 3-4, puis de créer un comité de mission chargé du suivi de ces engagements avec des objectifs, des actions et des indicateurs. Ce comité rédigera donc chaque année un rapport sur le suivi de la mission, qui est audité par un Organisme Tiers Indépendant (OTI) a minima tous les deux ans.

Présentation du 8e Baromètre de l’observatoire des sociétés à missions (25 mars 2025) 

Les sociétés à mission sont de plus en plus nombreuses ! Si elles n’étaient que 14 en 2019, elles sont plus de 2 000 depuis la moitié de l’année 2025, au global, c’est entre 400 et 500 entreprises qui adoptent ce statut chaque année depuis 5 ans, soit plus d’une par jour ! Avec cette croissance, on estime aujourd’hui que plus d’un million de salarié.e.s travaillent dans une société à mission, soit près de 4% du salariat.

Source : Portrait des sociétés à mission 2024

Par ailleurs, parmi ces sociétés, autant se sont créées avant la loi PACTE qu’après, ce qui montre l’importance de ce nouveau statut pour les entreprises les plus récentes, tout de suite concernées par leurs impacts. Enfin, tous les types d’entreprises s’intéressent à cette qualité, puisque parmi les sociétés à mission, il y a :

  • 81% de PME, 14% d’ETI et 5% de grandes entreprises ;
  • 80% d’entreprises issues du secteur des services, contre 11% pour le secteur du commerce, 8% pour l’industrie et 1% pour l’agriculture ;
  • 42% de franciliennes, 12% issus de la région AURA et 7% pour chacune des régions PACA, Occitanie et Nouvelle Aquitaine

Les avantages d’être société à mission

On peut distinguer 3 sphères de l’entreprise qui peuvent trouver leur avantage dans le fonctionnement d’une société à mission : la gouvernance, les salariés et les parties prenantes externes.

 1. Développer une culture d’entreprise responsable, pilotable et attractive 

Grâce au statut de société à mission, les dirigeants se dotent d’une vision à long terme traduite dans leur raison d’être. Ce cap permet à la fois de clarifier sa mission sociétale auprès de toutes ses parties prenantes, mais aussi de donner du sens à son activité, au-delà du simple intérêt économique. D’autre part, il s’agit d’un cap qui est piloté par des objectifs SMART et des indicateurs de réussite, renforçant son authenticité, contrairement à un slogan ou à de belles paroles. Pour les plus petites entreprises, le cadre de la société à mission peut même servir de support pour la création ou le développement d’une politique RSE. Pour les plus grandes entreprises, ce cadre sert à distinguer l’utilité de l’entreprise – via sa mission, de sa responsabilité – via sa politique RSE et ses labels.

Dans tous les cas, il s’agit aussi d’un exercice de transparence poussée par le reporting, ce qui permet de renforcer la confiance et la réputation d’une marque. C’est notamment un élément qui peut être scruté par les investisseurs et les financiers qui sont assez sensibles à ces sujets et qui peuvent y voir un élément de différenciation, ce qui peut par moment vous ouvrir des portes fermées auparavant (prêt à impact, taux réduit, financements ou subventions…). Enfin, c’est l’occasion pour la gouvernance d’une entreprise de se faire challenger sur son ambition par une nouvelle instance qu’est le comité de mission, ce qui permet d’ouvrir la voie à une amélioration continue et d’éviter de stagner.

 2. Donner du sens au travail et de l’attention aux travailleurs 

Pour les salariés, cette qualité permet de se situer et de fédérer. En effet, la raison d’être étant souvent co-construite ou votée par les salariés, celle-ci donne un écho à la fameuse question “ Pourquoi je fais ce travail ? “, question de plus en plus fréquente chez les jeunes générations. Pour rappel, dans une étude commandée par l’état en 2022, 4 actifs sur 10 disaient envisager de changer d’emploi pour un travail qui aurait plus de sens. La raison d’être d’une entreprise répond partiellement à cette question ou en tout cas y donne des éléments de réponse.

Mais au-delà de cette vision, les engagements qui en découlent comprennent quasi-systématiquement un engagement envers les salariés. Cet engagement porte sur l’amélioration de la politique sociale et de ses enjeux : sécurité de l’emploi, santé et sécurité au travail, équilibre vie pro/perso, formation et développement des compétences, dialogue social, diversité et inclusion (égalité H/F, handicap, jeunes, seniors…). Donc, au-delà de renforcer l’adhésion des salariés à la vision de l’entreprise ou la fierté d’appartenance, la société à mission ouvre aussi la porte à une amélioration de l’environnement de travail. Et cet environnement plus stimulant, motivant et vecteur d’un meilleur climat social renforce à son tour l’attractivité et la fidélisation des salariés.

 3. Communiquer et dialoguer avec ses parties prenantes externes

Le rapport produit par le comité de mission est un document qui peut être consulté par vos parties prenantes externes (clients, investisseurs, société civile…) et donc servir de support de communication sur votre politique RSE – pour les plus petites entreprises, ou sur votre utilité et votre contribution sociétale – pour les plus grandes. Par ailleurs, comme ce rapport est audité, il gagne en crédibilité pour ses lecteurs, à l’inverse d’une communication quelconque, ce qui améliore votre transparence et donc la confiance de vos parties prenantes, qui sont de plus en plus friands de partenaires responsables.

Plus encore, à une période où le dialogue avec ses parties prenantes prend de l’essor, le comité de mission est un moyen d’inclure vos parties prenantes dans votre gouvernance. Et les entreprises l’ont bien compris puisque près des 2/3 des comités de missions incluent des membres externes, présents pour challenger les décisions internes. Souvent, ces membres apportent d’ailleurs de nouvelles compétences dans la gouvernance de l’entreprise pour viser une meilleure exhaustivité des profils, ainsi, 100% des comités de mission ont au moins un membre ayant des compétences en durabilité.

Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir les compétences mobilisées dans les comités de mission, et en comparaison avec celle d’un conseil d’administration ! 

Compétences comité de mission

Source : Portrait des sociétés à mission 2024

Grégoire Commecy, Consultant RSE et CSRD

Sources : 

BAROMETRE-8-web.pdf

Sondage_SQVT_2022_rapportVDVD

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