L’Agence Déclic, entreprise à mission depuis 2019, a choisi de centrer ses objectifs sur l’impact de son activité sur ses clients. La mise en place d’un comité de mission et la rédaction de nos rapports ont permis d’affiner notre démarche et de progresser collectivement. Notre expérience souligne l’importance de la transparence et de l’apprentissage continu pour inspirer d’autres entreprises à s’engager sur cette voie.
Lancer l’entreprise à mission : un engagement réfléchi
Nous nous sommes lancés, un peu tête baissée, en 2019 dans l’aventure de l’entreprise à mission. Il faut dire que la loi Pacte ouvrant cette qualité, nous a immédiatement parlée. En effet, nous avions défini la raison d’être de l’Agence Déclic lors d’un week-end de fondation entre associés dès mai 2017.
Entreprendre ensemble oui, mais dans quel but ? Nous envisagions, et cela ne nous a pas quittés, l’entrepreneuriat comme un moyen d’atteindre notre rêve et non comme une fin en soi.
D’autre part, être pionniers et tester sur nous-même de nouveaux concepts ou pratiques, bref faire de l’Agence Déclic un mini laboratoire, était dès le départ au cœur de nos envies. Ainsi tête baissée, mais prêts à pédaler, nous nous sommes lancés !
Une raison d’être engagée et des objectifs concrets
La raison d’être était déjà rédigée : Contribuer à rendre nos territoires plus performants et durables.
- Par performants, nous entendons utiles pour les usagers/clients et efficients,
- Par durable, nous entendons qui tiennent compte des enjeux sociaux, environnementaux, économiques et de gouvernance, dans une logique d’intérêt général.
Nous l’avons déclinée en 3 objectifs statutaires, chacun représentant ce que l’on souhaite faire d’un point de vue social et environnemental pour nos clients : les entreprises, les collectivités, les associations, constitutifs de la vitalité des territoires.
À l’époque, c’était un parti-pris de ne pas se fixer des objectifs statutaires proches d’engagements de type RSE, orientés sur les pratiques de l’entreprise, mais bien des objectifs en lien direct avec le cœur de l’activité, le modèle d’affaires.
Beaucoup d’entreprises faisaient un choix différent, reflétant la liberté d’interprétation des textes et l’absence de retour d’expérience.
L’accompagnement des clients sur la voie de la mission
Aujourd’hui, nous aidons nos clients qui s’interrogent sur la société à mission, à savoir si ce chemin est fait pour eux… ou pas, à définir leur raison d’être, leurs objectifs statutaires, en se centrant sur le cœur de leurs activités. Cela amène des échanges passionnants et remet souvent en perspectives les ambitions de longs termes.
Sans être le « grand soir » cela permet de se (re)-poser des questions de fond, de les partager et de (ré)-affirmer un chemin d’engagement avec des garde-fous puissants : un comité de mission¹, un rapport annuel de mission, une vérification périodique² par un Organisme Tiers Indépendants (OTI).
Prendre des engagements RSE, comme réduire son impact carbone, est à la portée de toutes les entreprises et, je dirais même, elles doivent le faire. Décrire ses objectifs business en lien avec ses activités est également accessible à toutes. Là où la réflexion devient intéressante, c’est lorsque les objectifs liés au cœur de l’activité portent en eux des ambitions sociales et environnementales. C’est là que la société à mission représente une avancée majeure
1 : obligatoire pour les entreprises de plus 50 salariés
2 : tous les 18 à 24 mois
Les débuts du comité de mission : défis et apprentissages
Source : Septième portrait des sociétés à mission
Nous étions très heureux de faire partie des toutes premières entreprises à tenter l’aventure de la société à mission. Bien que nous n’y soyons pas obligés, nous avons fait le choix de constituer un comité de mission dont les participants représentent nos principales parties prenantes : des représentants de nos 3 types de clients évidemment, mais également des partenaires et des fournisseurs.
Ils nous ont aidés à décliner nos objectifs statutaires en objectifs opérationnels et nous ont poussés à fixer des objectifs qualitatifs, car tout ne se mesure pas avec des données quantitatives. Leurs regards et leurs remarques nous ont forcés à nous décentrer, et elles ont été très précieuses.
Nous recommandons à nos clients de constituer un comité de mission, quelles que soient leurs tailles, et de sélectionner des personnes au parcours divers mais ayant un lien avec les activités de l’entreprise, car leur contribution est beaucoup plus compliquée s’il s’agit de personnalités inspirantes mais sans lien direct.
Il est primordial de passer du temps à expliquer le fonctionnement de l’entreprise en général et de l’entreprise à mission en particulier ; c’est nouveau pour beaucoup de participants et trouver le rythme, le fonctionnement, la contribution attendue du comité n’est pas chose facile. Cela ne se fait pas tout seul. Une des clés, selon nous, est le plaisir de retrouver et de créer les conditions pour réfléchir ensemble ; il faut que les participants repartent en ayant eux aussi appris des choses !
Selon moi, l’essence même de la dynamique de l’entreprise à mission est de ne pas rechercher la perfection ou la conformité, mais de progresser collectivement, avec sincérité, pour construire des solutions ensemble.
C’est d’ailleurs l’état d’esprit que je retrouve à la Communauté des Entreprises à Mission, que je vous invite à découvrir et à rejoindre.
Le premier rapport et l’audit : des étapes déterminantes
Au départ, on était paumés… Par où commencer ? Que dire ? Devons-nous entrer dans le détail, et si oui, jusqu’à quel point ?
Nous n’avons pas cherché l’exhaustivité mais plutôt à expliquer nos parti-pris, nos choix et à simplement présenter nos premiers résultats en moins de 10 pages. À la relecture aujourd’hui, nous le trouvons un peu brouillon, comme toutes les premières fois et nous mesurons le chemin parcouru.
Le premier audit a été très utile pour fouiller les zones d’ombres : le choix et le calcul de tel indicateur, la preuve de telle affirmation, le regard du comité de mission… ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement ; ainsi devoir nous « justifier » nous a permis de gagner en maturité et surtout de travailler à l’intégration des objectifs opérationnels dans le quotidien des consultants (modification de nos process, de nos outils…). Il s’agit en effet d’entrer dans une phase de mise en œuvre dans la durée.
La leçon du deuxième rapport
Source : Septième portrait des sociétés à mission
Pour le deuxième rapport de mission, je vous avoue que je traînais littéralement les pieds pour deux raisons : la première c’est que je n’aime pas faire deux fois la même la chose, la seconde c’est que je ne voyais pas ce qu’on allait pouvoir dire de plus, bien que l’année fût intense et les échanges avec le comité de mission riches.
Je me suis trompée, l’exercice a été passionnant car nous avons amélioré notre collecte et l’analyse de nos résultats. Et surtout pris le temps de la formalisation (temps qui, soyons honnête, n’est jamais pris en dehors de la contrainte !).
Pour cela aussi, nous apportons nos conseils à nos clients : constituer et faire vivre leur comité de mission, rédiger leur premier rapport, choisir leur OTI, ce sont des ingrédients importants pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis et faire que l’exercice continue sur la durée à être stimulant pour l’entreprise.
Être inspiré pour devenir inspirant
Nous allons publier notre 4ᵉ rapport de mission dans quelques dizaines de jours. Nous sommes heureux et fiers de maintenir le cap et de chercher à nous améliorer sur le fond d’abord, mais aussi de plus en plus sur la forme.
Notre comité de mission nous a gentiment glissé qu’il serait bien que ce rapport, au-delà de rendre compte de l’année de l’Agence Déclic, permette également d’inspirer d’autres structures, de donner envie de formaliser et de rendre-compte.
Un exercice de transparence, sans chercher à être parfait, peut créer du lien et c’est d’ailleurs l’un de nos objectifs opérationnels : contribuer à produire et diffuser du contenu pour donner les clés pour agir. C’est ce que nous espérons profondément réussir à faire avec vous, année après année, patiemment, en faisant notre maximum.
À très vite pour découvrir notre 4ᵉ rapport de mission et échanger lors d’un webinaire.
Sources :
L’observatoire des sociétés à mission