La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) représente la contribution volontaire des entreprises au développement durable. Elle dépasse les objectifs économiques classiques pour intégrer les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités.
Dans le secteur du bâtiment, cette démarche prend tout son sens : préservation de l’environnement, inclusion, loyauté des pratiques, ancrage territorial… autant d’enjeux concrets à intégrer dans les stratégies d’entreprise.
Caroline Ducelliez et Axel Mehnana décryptent les fondements de la RSE, son application spécifique au secteur du bâtiment, les bénéfices pour les entreprises, et les étapes clés pour structurer une démarche efficace et pérenne.
Un guide pratique pour passer à l’action, avec l’appui du référentiel Bâtisseur Responsable développé par la FFB.
La RSE, qu’est-ce que c’est ?
La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est la contribution des entreprises au développement durable.
C’est-à-dire, que l’on va au-delà du simple développement économique d’une entreprise, mais que l’on intègre également les impacts positifs ou négatifs générés par l’entreprise sur les enjeux sociétaux et environnementaux (biodiversité, carbone, inclusion, dialogue social, achats responsables, …).
Comment la RSE s’applique-t-elle au secteur du bâtiment ?
La RSE n’est pas spécifique à un secteur en particulier. Elle s’applique à l’ensemble des secteurs (industrie, services, construction, enseignement, …) et des acteurs économiques (privés, publics, associatifs).
L’ISO 26000, qui est une norme internationale, donne un cadre à la prise en compte de la RSE en entreprise.
La Fédération française du bâtiment (FFB) a décliné cette norme ISO 26000 en un référentiel d’enjeux plus parlant pour les acteurs du bâtiment : il s’agit de « Bâtisseur responsable ».
Ce référentiel sectoriel comporte 4 piliers thématiques :
- Préservation de l’environnement (bilan carbone et consommation en ressources énergétiques, REP Bâtiment, réduction des nuisances et sensibilisation des compagnons aux bonnes pratiques environnementales sur le chantier, choix des matières premières, …)
- Employeur responsable (santé et sécurité sur le chantier, dialogue social, parité, inclusion, accueil et départ des salariés, accompagnement des carrières, formation, …)
- Éthique des affaires et loyauté des pratiques (achats responsables, code éthique, lutte contre la corruption et les pots-de-vin, …)
- Ancrage local et dynamique territoriale (partenariat avec des acteurs du territoire, soutien aux filières locales, mécénat et sponsoring, …)
C’est sur la base de ce référentiel que les entreprises du bâtiment peuvent s’appuyer pour structurer leur démarche RSE.
Quels bénéfices pour mon entreprise ?
Mettre en place une démarche RSE permet de répondre à des enjeux court et long terme que rencontre une entreprise.
Elle permet par exemple en interne d’/de :
- Améliorer sa marque employeur et attirer les talents
- Fidéliser et engager les collaborateurs autour d’un projet qui a du sens
- Accompagner la montée en compétences
À l’externe, une démarche RSE permet aussi de :
- Répondre aux attentes grandissantes des donneurs d’ordre et des financeurs, et se démarquer face aux concurrents
- Maitriser davantage les risques (juridiques, réputationnels, financiers …) et pérenniser ainsi l’activité
- Prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité
- Favoriser des relations durables avec ses parties-prenantes (clients, fournisseurs, partenaires, …)
Quelles étapes suivre pour mettre en place une démarche RSE ?
Le pire ennemi de la RSE, ce sont les autres priorités de l’entreprise. Et pourtant, elle se doit d’en tenir compte. Pour éviter que les sujets RSE ne soient constamment relégués au second plan au profit d’urgences opérationnelles, il faut lui dédier du temps au démarrage (les 6 premiers mois en particulier) et une équipe projet dont une personne référente (pas nécessairement à temps plein) rattachée à la Direction, voire un membre de la Direction.
Pour garantir l’efficacité et la pérennité de sa démarche RSE, il est bon de suivre 4 étapes clefs :
- La sensibilisation et le diagnostic : pour comprendre ce qui se cache derrière l’acronyme RSE et identifier ce que l’entreprise fait déjà en matière de RSE et pourrait améliorer
- La priorisation des enjeux : pour concentrer ses efforts et avoir de l’impact
- La formalisation du plan d’actions : pour décliner ses enjeux prioritaires en objectifs et actions concrètes
- Le déploiement : pour mettre en œuvre le plan d’action et maintenir la dynamique dans la durée
Outillez-vous pour chacune de ces étapes (auprès de la FFB -voir ci-dessous-, d’acteurs du conseil comme l’Agence Déclic, …) et armez-vous de patience, la conduite du changement prend du temps !
En quoi l’outil « Bâtisseur responsable » de la FFB peut m’aider ?
Bâtisseur responsable est un outil de diagnostic qui permet une première approche de la RSE, en identifiant et structurant des actions qu’une entreprise met déjà en place, souvent sans se rendre compte qu’il s’agit de RSE. Il s’agit d’une démarche volontaire et qui s’adresse à tout type d’entreprise du bâtiment, quelle que soit la taille, le niveau de connaissance ou l’activité de l’entreprise.
Il s’agit d’un questionnaire composé de 67 questions (fermées) catégorisées en 4 piliers qui constituent le formalisme RSE de la FFB, adapté au secteur du bâtiment :
- Préservation de l’environnement
- Employeur responsable
- Loyauté des pratiques et gouvernance
- Ancrage territorial
Une fois le questionnaire complété dans son ensemble, il est possible de personnaliser et de télécharger :
- Un rapport RSE
- Un plan d’actions RSE
Une charte RSE à signer est également téléchargeable.
En plus de ces fonctionnalités, le site de Bâtisseur Responsable (Mon auto-évaluation RSE ) héberge désormais de nombreux médias qui traitent de thématiques RSE diverses et variées, en mettant à l’honneur des entreprises et adhérents qui mettent en place des bonnes pratiques. Le site centralise aussi les ressources et outils élaborés par la FFB sur les sujets RSE.
De nouvelles évolutions de l’outil sont d’ores et déjà en cours, notamment sur l’intégration de la VSME. (Voluntary Standard for non-listed micro-, small- and medium-sized undertakings)
Nos 5 conseils clefs pour réussir sa démarche RSE dans la durée
- Prendre en compte la RSE dans les décisions stratégiques (engagement et incarnation de la Direction, place de la RSE dans le plan stratégique…)
- Clarifier le « qui fait quoi ? » (responsable/référent.e RSE, groupes de travail, pilotes, ambassadeurs sur le terrain, schéma de gouvernance, …)
- Piloter, suivre et animer la démarche en tant que référent.e RSE (outils de suivi, indicateurs, collecte et formalisation de la donnée, pilotes, fréquence et dynamisme des réunions de suivi…)
- S’appuyer sur les ressources de la FFB pour accompagner la prise de conscience et la montée en compétences, transformer les métiers, développer une culture du changement (module 9 de formation des Rencontres de l’Artisanat, quart d’heure environnement, vision RSE le podcast, outil d’analyse environnemental, outil de veille réglementaire, Baticarbone, …)
- Communiquer de manière claire et transparente, en interne comme en externe (lors du barbecue annuel ou des vœux, sur l’intranet, les réseaux-sociaux, newsletter, charte RSE, en participant Trophées Bâtisseur Responsable…)