Définition de l'achat responsable

Publié le 24 juin 2021
Mise à jour le 11 juillet 2024
Charline Le Falher / Mathieu Tripault

Qu’est-ce que l’achat responsable ?

L’achat responsable intègre des préoccupations sociales, environnementales et économiques dans les processus d’achat. En alignant les décisions d’achat avec des pratiques durables et éthiques, les entreprises contribuent au développement durable et renforcent leur Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Découvrez comment cette approche peut transformer votre chaîne d’approvisionnement.

Tour d’horizon des définitions officielle de l’achat responsable

Plusieurs entités, organisations ont cherché à définir la notion d’achat responsable. L’Agence Déclic vous propose un tour d’horizon de ces différentes définitions.

Définition de l’AFNOR

L’AFNOR (association française de normalisation) définit l’achat responsable comme « un achat de biens ou de services auprès d’un fournisseur ou d’un prestataire sélectionné pour minimiser les impacts environnementaux et sociétaux, et favoriser les bonnes pratiques en termes d’éthique et de droits humains ».

Définition de l’ObsAR

Selon l’ObsAR (Observatoire des Achats Responsables), un achat responsable est « un achat intégrant, dans un esprit d’équilibre entre parties prenantes, des exigences, spécifications et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique ».

Définition d’Ecovadis

Pour EcoVadis (plateforme d’évaluation des performances RSE), l’achat responsable se traduit par « l’adoption et l‘intégration de principes de développement durable dans les processus et les décisions d’achats, tout en veillant à ce qu’ils répondent aux exigences de l’entreprise et de ses parties prenantes. Cela couvre à la fois le développement durable des produits et des matériaux, ainsi que la responsabilité des pratiques des fournisseurs ».

Définition du Plan national pour les achats durables

Le Plan national d’action pour des achats publics durables (PNAAPD) considère que l’achat public durable est un achat qui :

– intègre des dispositions en faveur de la protection ou de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et favorisant le développement économique ;

– prend en compte l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes concernées par l’achat public ;

– permet de réaliser des économies « intelligentes » au plus près du besoin et incitant à la sobriété en termes d’énergies et de ressources ;

– intègre toutes étapes du marché et de la vie du produit ou de la prestation.

3 caractéristiques permettant de définir un achat responsable

Au travers des différentes définitions que l’on vient de citer, plusieurs composantes de l’achat responsable émergent :

L’acte d’achat d’un produit ou d’un service ;

– La prise en compte des objectifs de développement durable dans ses considérations environnementales, sociales et économiques ;

– La prise en compte des parties prenantes à l’acte d’achat.

Néanmoins, il est possible de rajouter une quatrième composante : la prise en compte de l’ensemble des étapes de l’achat, ainsi que de la vie du produit ou du service.

Exemples d’achats responsables

  1. La Coopérative viticole « Les vignerons de Buzet » regroupe près de 200 vignerons. Afin de réduire l’impact environnemental de leur produit, ils ont initié plusieurs actions. Parmi ces actions, les matières premières utilisées pour la fabrication des bouteilles ont été réduites tout en maintenant des niveaux d’exigences forts en matière de contraintes liées au transport. Cela a généré des économies annuelles de 60 000 € par an sur l’achat des matières premières. Cela a également permis d’éviter 200t eqCO2 par an par l’allègement de la bouteille.
  2. Alstom a remporté un appel d’offres de la SNCF pour la construction d’un nouveau TGV, le TGV M. Dans le cadre de sa démarche d’achats responsables, Alstom a travaillé avec ses fournisseurs afin de réduire l’empreinte environnementale du TGV M. Un travail a été réalisé sur les matériaux utilisés, notamment les profilés en aluminium. La solution proposée intègre une fort part de matières premières recyclées et est produit à partir d’énergies renouvelables, réduisant de moitié les émissions de CO2 liées à la production. Cette solution ne génère pas de surcoût par rapport à une solution plus classique, malgré les contraintes supplémentaires.

D’autres initiatives d’entreprises soutenues par le Programme « Climaxion », porté l’ADEME et la Région Grand Est, sont proposés dans des fiches de retours d’expériences.

Le Label Relation Fournisseurs et Achats Responsables (RFAR) vous propose également une synthèse des meilleures pratiques en matière d’achats responsables dans son « Talents d’acheteurs ».

Les avantages des achats responsables pour les entreprises et la société

Les achats responsables ont de nombreux avantages pour l’entreprise et son environnement. Ils permettent :

  • D’améliorer la qualité de la relation fournisseur, en réinterrogeant les pratiques, en consolidant les process « achats » et en anticipant la réglementation ;
  • D’identifier de nouvelles opportunités vectrices d’innovation, en dialoguant avec les parties prenantes et en veillant à mettre en œuvre les meilleures pratiques ;
  • De sécuriser les activités de la chaine de valeur, en relocalisant et diversifiant les approvisionnements clés ;
  • D’accroitre l’efficience et réaliser des économies, en prévenant les risques sur la chaîne de valeur ;
  • De valoriser l’image et la marque employeur, en remettant du sens dans les pratiques d’achats ;
  • De démontrer la contribution positive de des activités de l’entreprise, en intégrant des exigences sociales et environnementales pragmatiques et réalistes dans les achats.

Achat responsable et RSE : un lien inéluctable

La RSE, c’est quoi ?

La Responsabilité Sociétale des Entreprises / des Organisations (RSE/RSO) est la prise en compte volontaire des préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes. La norme de référence ISO 26000 définit la RSE ainsi : « La responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement ».

Achat responsable et RSE, quel lien ?

La fonction Achats est une fonction centrale du fonctionnement d’une organisation, aussi bien privée que publique. C’est la raison pour laquelle la mise en place des achats responsables constitue un levier efficace pour décliner leur politique RSE. Les achats et a fortiori les achats responsables sont un outil formidable au service des politiques menées. Ces achats auront un impact aussi bien sur les parties prenantes internes qu’externes.

Achat responsable et ODD

Les achats responsables s’inscrivent dans le cadre des Objectifs de Développement Durable. Définis à l’échelle de l’Organisation des Nations Unies, ils couvrent l’intégralité des enjeux de développement dans tous les pays tels que le climat, la biodiversité, l’énergie, l’eau, la pauvreté, l’égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix, l’agriculture, l’éducation, etc.

Parmi ces 17 objectifs, l’objectif 12 « Etablir des modes de consommation et de production durables » visent à faire réfléchir tous les acteurs de société civile sur leurs habitudes et usages en termes de consommation, de production de déchets et sur l’impact environnementale et sociale de l’ensemble de la chaine de valeur des produits et services.

Les cibles de cet ODD 12 visent, pour les entreprises et les organisations, à la prise en compte de ces enjeux sur leur chaine de valeur. Cela conduit à intégrer ses enjeux dans les achats, levier essentiel de la mise en œuvre de la démarche de responsabilité sociétale pour une entreprise ou une organisation.

Mettre en œuvre sa démarche d’achats responsables

Afin de déployer sa démarche d’achats responsables, voici un guide synthétique des actions à mener :

1. Engager l’entreprise dans la démarche.

Cela nécessite d’impliquer le plus haut niveau de direction de l’entreprise, en prenant un engagement clair et formalisé.

2. Évaluer vos pratiques actuelles en matière d’achats responsables.

Pour cela, vous pouvez vous appuyer sur les retours de vos parties prenantes (acheteurs, prescripteurs, fournisseurs et prestataires). Vous pouvez également vous appuyer sur les niveaux de maturité proposés par le label RFAR.

3. Formaliser vos objectifs en matière d’achats responsables

Afin de donner une boussole claire de vos engagements et impliquer vos fournisseurs dans la démarche. Vos objectifs vous permettent par la suite de décliner votre feuille de route dans vos achats.

4. Identifier les risques, impacts et opportunités en fonction de vos familles d’achats

Toutes les familles n’ont pas la même importance dans la création de valeur de l’entreprise, il convient de commencer la démarche par les familles les plus importantes. Une fois les risques, impacts et opportunités identifiés, vous pouvez intégrer des critères de durabilité dans le choix de vos produits et de vos fournisseurs.

5. Formez vos équipes à l’achat responsable

Le succès de la démarche passe par un accompagnement au changement des collaborateurs via des actions de formations et de sensibilisation.

6. Établir des partenariats avec vos fournisseurs

La mise en œuvre de partenariats de long terme avec les fournisseurs est une clé de réussite de la démarche achats responsables. Elle permet de favoriser l’innovation avec vos fournisseurs et de proposer des produits ou services les plus responsables possibles.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la définition et les principes de la RSE/RSO, l’Agence Déclic vous explique tout !