En tant que consultante en RSE, j’accompagne au quotidien les entreprises bretonnes dans leur transition vers des modèles plus responsables. La Bretagne, territoire engagé, fait face à des défis majeurs : adaptation au changement climatique, transition énergétique, développement économique durable… Autant d’enjeux qui poussent les acteurs locaux à intégrer la RSE au cœur de leur stratégie. Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon des dynamiques RSE en Bretagne, des dispositifs d’accompagnement disponibles et des exemples concrets d’entreprises ayant franchi le pas.
La RSE en Bretagne
La Responsabilité Sociétale des Entreprises est l’application volontaire des principes du développement durable. La démarche peut être déployée selon 5 piliers : social, environnemental, économique, gouvernance et territoire.
En Bretagne, les entreprises s’y intéressent fortement pour s’adapter aux évolutions de la société. En effet, la RSE est une grille de lecture pour répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux. Il s’agit d’inventer collectivement de nouveaux modèles optimistes, résilients et soutenables.

Limiter l’impact du changement climatique en Bretagne
Le changement climatique est déjà visible en Bretagne et nécessite deux types d’actions : atténuation (réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre) et adaptation (prise en compte des impacts inévitables).
Comment atténuer le changement climatique ?
Malgré des réductions, les émissions bretonnes restent élevées (23 Mt CO2 en 2020, soit 6 % des émissions nationales). Les principaux secteurs émetteurs sont l’agriculture (40,4 %) et le transport (32,1 %).
L’empreinte carbone bretonne moyenne est de 9,5 t CO2/an par habitant, supérieure à la moyenne française (8,9 t). Les déplacements et le logement en représentent 49 %, et les émissions sont fortement liées au niveau de revenu.
Pour respecter une trajectoire compatible avec +2°C en 2100, chaque Breton·ne doit réduire son empreinte carbone de 45 % d’ici 2030 et 78 % d’ici 2050.
Comment s’adapter au changement climatique et à ses conséquences ?
Face aux impacts inévitables (hausse du niveau de la mer, vagues de chaleur), la Bretagne a élaboré une stratégie régionale d’adaptation, « Breizh Hin » (2019), intégrée au SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).
Elle repose sur six axes (connaissance, formation, sensibilisation, aménagement, biodiversité, économie) et identifie six enjeux majeurs, dont l’eau, le littoral et la santé.
Les projections actuelles tablent sur un réchauffement de +4°C en France en 2100, mettant en question l’objectif de limitation à +2°C, ce qui renforce la nécessité d’accélérer les efforts d’atténuation et d’adaptation.
Une économie bretonne en transition malgré des incertitudes
En 2023, l’économie bretonne ralentit dans un contexte international instable. Toutefois, la Bretagne affiche la plus forte hausse de l’emploi salarié en France métropolitaine (+16 300 emplois), avec un taux de chômage bas (6,1 %). Le déficit commercial se réduit, le tourisme reste dynamique, les productions agricoles sont valorisées et la production d’énergies renouvelables progresse.
En 2024, l’activité économique marque le pas sous l’effet des crises successives et d’une conjoncture politique incertaine. Toutefois, la région maintient des atouts solides, et les entreprises s’adaptent aux défis à venir.
En effet, en octobre 2024, l’industrie progresse, les services ralentissent et le bâtiment rebondit temporairement. L’inflation se stabilise et les difficultés de recrutement diminuent. Toutefois, l’incertitude politique pèse sur la visibilité des entreprises. L’activité devrait rester globalement stable en fin d’année.
Si les perspectives pour 2025 restent prudentes, la Bretagne dispose d’un tissu économique résilient pour traverser cette période d’incertitude.