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Un outil de gestion des données est-il indispensable pour piloter une démarche RSE

Décryptage par Anne-Laure Simon. Co-dirigeante de l'Agence Déclic.
Publié le 15 mai 2024

Avec l’arrivée de nouvelles réglementations comme la CSRD et ses fameux 1 000 points de données, la question de la gestion des informations RSE/ESG devient centrale. Toutefois, la matrice de double matérialité réduit le volume d’informations à collecter et met en avant une majorité de données qualitatives. Alors, comment bien gérer ces données tout en pilotant efficacement une démarche RSE ? Voici quelques pistes pour y voir plus clair.

 

Construire sa démarche RSE : un préalable essentiel

La construction d’une démarche RSE repose sur plusieurs étapes fondamentales :

  • Interroger les parties prenantes ;
  • Analyser la chaîne de valeur et le modèle d’affaires ;
  • Prioriser les enjeux ;
  • Définir les politiques et plans d’action.

Lors de cette phase, les outils numériques ne sont pas l’enjeu principal. Bien qu’ils puissent aider à collecter et traiter un grand volume d’informations (comme des sondages), l’essentiel est ailleurs. Il s’agit avant tout de mobiliser les parties prenantes et de poser une réflexion concertée.

Les outils requis à ce stade sont donc davantage méthodologiques et pédagogiques pour impliquer la gouvernance et structurer une réflexion ambitieuse sur la durabilité.

Piloter une démarche RSE : centralisation et suivi

Une fois la démarche construite, il faut s’assurer de son pilotage efficace. La transversalité des sujets RSE implique souvent une responsabilité partagée entre différents acteurs de l’entreprise.

Un outil de centralisation devient indispensable :

  • Suivi des actions (ex. : projet mobilité, politique de mécénat) ;
  • Allocation des ressources ;
  • Coordination des équipes.

Cela dit, cet outil n’a pas forcément besoin d’être spécifique à la RSE. Un outil de gestion de projet classique ou un fichier Excel bien conçu peut suffire, à condition qu’il soit accessible et adapté au quotidien des équipes. Plus l’outil est intuitif et proche des pratiques existantes, plus son adoption sera naturelle.

En revanche, les outils spécifiques à la RSE peuvent apporter une valeur ajoutée en termes d’ergonomie ou d’automatisation, notamment pour des organisations complexes. Mais il est important de rappeler qu’un outil, aussi performant soit-il, ne remplace pas des arbitrages stratégiques et une gouvernance efficace.

Collecter et reporter les données dans un contexte d’obligation de reporting et de conformité réglementaire

La collecte et le reporting des données représentent le défi principal du management de la donnée RSE. La diversité des informations à collecter (qualitatives et quantitatives), leur consolidation et leur validation nécessitent des outils adaptés, surtout dans les contextes suivants :

  • Organisation complexe (multi-sites, international) ;
  • Conformité réglementaire ;
  • Reporting multi-référentiels soumis à audit.

Exemple concret

Un petit exemple qui vous laisse entrevoir les gouttes de sueur sur le front des équipes en charge du reporting : si tous vos sites vous transmettent leurs kWH consommés, sont-ils bien ventilés par source d’énergie ? Si l’information n’est pas disponible pour un site, comment est réalisée l’estimation et sont tracées les hypothèses retenues afin d’avoir une comparabilité des résultats d’une année sur l’autre ? Ce type de complexité est déclinable à l’infini sur la quasi-totalité des sujets RSE qu’ils soient environnementaux ou sociaux, le diable étant toujours dans les détails…

Pour répondre à ces enjeux, il est nécessaire de :

  • Standardiser les méthodes de calcul ;
  • Définir les attentes pour les données qualitatives ;
  • Désigner des contributeurs clés dans l’organisation ;
  • Mettre en place un système de validation fiable.

Les outils de collecte et de management des données RSE/ESG, intégrés ou non à des systèmes comme les ERP ou SIRH, sont ici essentiels pour assurer fiabilité et traçabilité.

Conclusion : l’outil, un moyen et non une fin

Les exigences croissantes en matière de reporting RSE/ESG posent des défis majeurs aux entreprises. Si des outils spécifiques peuvent faciliter la collecte et la gestion des données, ils ne suffisent pas à transformer une entreprise. Une véritable démarche de durabilité repose avant tout sur une analyse pertinente et une mobilisation collective qui donnent du sens et suscitent l’adhésion.

L’outil doit s’intégrer dans une stratégie globale et être choisi en fonction des besoins réels et du contexte de l’entreprise. Car en matière de RSE, le management de la donnée n’est qu’un moyen au service d’une fin : construire une organisation plus durable et résiliente.

Anne-Laure Simon, Co-dirigeante de l’Agence Déclic et Experte RSE