La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne visant à harmoniser les rapports de durabilité des entreprises en matière d’environnement, de social et de gouvernance (ESG). Elle s’applique progressivement aux entreprises européennes entre 2025 et 2027 en fonction des effectifs et de seuils financiers (chiffre d’affaires et bilan).
Son objectif est de soutenir la transition vers la neutralité carbone, d’encourager les investissements durables et de renforcer la transparence.
Pour réussir son rapport, trois éléments essentiels à considérer par l’entreprise : décrire son modèle d’affaires en intégrant ses impacts ESG et ses opportunités, évaluer les impacts directs et indirects sur toute la chaîne de valeur et réaliser une analyse de double matérialité pour identifier les enjeux prioritaires pour l’entreprise et son environnement.
Ces prérequis permettront ainsi de répondre aux exigences réglementaires de la CSRD tout en optimisant la stratégie de durabilité
CSRD, de quoi parle-t-on ?
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est une directive européenne qui vise à harmoniser la publication d’informations en matière de durabilité (informations environnementales, sociales et de gouvernance).
Son application est progressive en fonction des entreprises concernées
2025, les entreprises européennes cotées et institutions financières répondant à 2 des 3 seuils suivants :
- Effectifs > 500
- CA> 50 M€
- Bilan >25 M€
2026, toutes les entreprises européennes respectant au moins deux conditions sur trois
- Effectifs > 250
- CA> 50 M€
- Bilan >25 M€
2027, toutes les PME cotées de plus de 10 salariés
Pourquoi un nouveau rapport de durabilité ?
L’objectif de la CSRD est de viser la neutralité carbone, fixée par la Pacte Vert Européen, en instaurant un rapport normé et comparable sur des données environnementales, sociales et de gouvernance. Il doit permettre aux investisseurs d’orienter leurs capitaux vers des investissements durables, d’intégrer la durabilité dans la gestion des risques et de favoriser la transparence sur le long terme.
Comment bien réussir son rapport CSRD ?
Respecter le cadre et les éléments clefs de la CSRD
- 3 sujets d’informations ESG (environnement, social et gouvernance) à reporter
- 10 normes thématiques ESRS (5 ESRS Environnement, 4 ESRS Social et 1 ESRS Gouvernance) et 2 normes transversales (ESRS 1 et ESRS 2)
- Des « points de données » à reporter en fonction des questions de durabilité jugées significatives (matérielles)
Définir le périmètre des points de données à reporter
- En décrivant son modèle d’affaires, le point de départ pour évaluer la performance, les impacts ESG de l’entreprise et le rôle de la gouvernance
- En considérant les questions de durabilité sur toute la chaine de valeur (amont et aval) pour rendre compte de l’impact global d’une entreprise, au-delà de ses seules opérations directes et de mobiliser tout son écosystème (effet de levier) pour répondre aux enjeux de durabilité.
- En réalisant une analyse de double matérialité sur l’ensemble des ESRS thématiques afin de déterminer les questions « matérielles » (importantes, significatives) pour l’entreprise et pour son environnement naturel, social, économique.
Le modèle d’affaires dans le reporting de durabilité
Le modèle d’affaires désigne la manière dont une entreprise crée, délivre et capture de la valeur, à la fois sur son environnement économique, social et naturel.
Il doit intégrer :
- Les activités clés de l’entreprise.
- Les ressources et intrants essentiels (humains, financiers, naturels, etc.).
- La création de valeur et/ou la valeur altérée
- L’écosystème (la chaîne de valeur, y compris les relations avec les fournisseurs, les clients et les partenaires.)
La CSRD demande, au regard des normes transversales (ESRS 1) et thématiques (ESRS environnement, social et gouvernance), de décrire le modèle d’affaires, ses impacts ESG et les opportunités de transformation (modèle d’affaires prospectif)
La chaine de valeur, un élément central de la CSRD
Étroitement liée au modèle d’affaires, la chaine de valeur représente l’ensemble des activités, des parties prenantes, des ressources et processus impliqués dans la création et la livraison de produits ou de services, depuis les matières premières jusqu’à la fin de vie du produit. Elle permet de comprendre les impacts globaux de l’entreprise (impacts directs et indirects de l’entreprise en amont et en aval).
La description de la ou des chaines de valeur d’une entreprise est essentielle pour répondre aux différentes exigences de la CSRD (Guideline Chaîne de Valeur – source EFRAG)
Comprendre les impacts globaux de l’entreprise (impacts directs et indirects de l’entreprise en amont et en aval)
1. Répondre aux exigences des ESRS sur les impacts directs et indirects.
- ESRS E1 à E5 : émissions de GES, impacts sur la biodiversité, pollution…
- ESRS S1 à S4 : les conditions de travail sur la chaine de valeur, les communautés affectées, les consommateurs…
- ESRS G1 : éthique des affaires, lutte contre la corruption, relations avec les fournisseurs…
2. Identifier les risques et opportunités sur toute la chaîne de valeur.
- Risque de non-respect des droits humains chez les fournisseurs
- Risque de forte dépendance à des ressources non durables.
3. Rendre compte avec transparence et crédibilité.
- Connaitre et consulter ses parties prenantes (cartographie et dialogue avec les parties prenantes)
- Publier des informations transparentes et crédibles et répondre aux attentes des parties prenantes affectées