Étude de cas

L’ambition au féminin chez Uxello

Convaincue de la nécessité de se mettre en mouvement rapidement, la filiale Uxello du groupe Vinci Energies nous a demandé de les accompagner sur ce sujet clé
2022
Notre client
L’équipe Déclic.
Anne-Laure G conseil RSE
Anne-Laure GUIHENEUF

Pourquoi les femmes responsables d’affaire se positionnent peu sur le métier de cheffe d’entreprise ? Quels sont les freins ? Comment agir ?

Les femmes sont aujourd’hui plus diplômées et meilleures élèves que les hommes. Elles sont pourtant moins souvent cadres (37% de cadres femmes dans le privé pour 63% d’hommes) et encore moins souvent cheffes d’entreprises (à peine 1/3).

La loi Rixain (2021) va contraindre les entreprises de plus de 1000 salarié.e.s à féminiser leurs COMEX (un objectif d’au moins 30% de femmes et d’hommes cadres dirigeants et d’au moins 30% de femmes et d’hommes membres d’instances dirigeantes d’ici 2026). 40% d’ici 2030… Il y a du travail !

Cette nouvelle loi va impliquer des bouleversements importants (mais ô combien nécessaires) dans la gouvernance des entreprises. Les entreprises sont-elles prêtes aujourd’hui ? Pas toutes à priori mais certaines se lancent !

J’ai le sentiment qu’une des grandes forces d’Uxello, et VINCI Energies plus globalement, se trouve dans notre capacité à passer de l’intention à l’action.

« L’ambition au féminin » s’inscrit dans une démarche globale de rendre présent ce qui est absent et de donner les moyens à nos ambitions, nos convictions.

Rose-Marie Guilcher, RRH

L’ambition au féminin chez Uxello

Convaincue de la nécessité de se mettre en mouvement rapidement, la filiale Uxello du groupe Vinci Energies a missionné l’Agence Déclic pour les accompagner sur ce sujet clé.

Accompagné par Anne-Laure Guihéneuf, un groupe projet s’est constitué autour de Rose-Marie Guilcher, RRH, Alexandre Urvoit, Directeur ainsi que plusieurs chefs d’entreprise d’Uxello.

Leur constat ? Le métier de responsable d’affaires se féminise peu à peu au sein de l’entreprise mais force est de constater qu’il y a encore trop peu de femmes cheffes d’entreprises dans le groupe : 6% seulement. Pourquoi les femmes responsables d’affaire ne se positionnent pas sur le métier de cheffe d’entreprise ? Quels sont les freins ? Comment agir ?

A l’échelle d’Uxello, pour répondre à ces questions, nous avons imaginé et créé une journée pour les femmes responsables d’affaire comme point de départ de la démarche. Au nombre de 7, elles se sont retrouvées à la compagnie café-théâtre nantaise sans réellement savoir ce qui les attendaient. Nous avons travaillé avec le groupe projet cité plus haut autour de 4 grandes séquences :

  • Une sensibilisation à l’égalité professionnelle : comprendre le sujet, partager des chiffres clés et les faire témoigner sur leur vécu en tant que responsable d’affaires femme dans l’entreprise
  • Une intervention de Béatrice Duboÿs, présidente de Bâtimix (réseau de promotion de l’égalité femmes-hommes) qui a su captiver son auditoire avec des exemples concrets et percutants
  • Une séquence sur les croyances limitantes animé par Céline Allain, partenaire de l’Agence Déclic et experte du sujet
  • Un atelier plan d’actions pour qu’elles dessinent la feuille de route d’Uxello sur le sujet

Le travail que nous avons effectué autour de la question des freins a été précieux et a permis de faire émerger un sujet clé : la conciliation des temps de vie. C’est une crainte pour plusieurs d’entre elles de ne pas avoir suffisamment de temps pour leur vie personnelle. Elles envisagent le métier de chef d’entreprise comme stimulant mais exigeant et très chronophage. C’est un sujet que nous avons abordé ensuite avec le groupe projet avec le constat que ce frein n’était pas spécifiquement féminin et qu’aujourd’hui les responsables d’affaire masculins se posaient, pour certains, les mêmes questions. Lorsque l’on résout en interne des problématiques considérées à tort comme strictement féminines, on résout des problématiques de salariés tout simplement, et peu importe le genre.

Et la suite alors ?

La rencontre avec Déclic autour de ce projet qui nous anime s’est complètement inscrite dans notre démarche. Nous souhaitons participer activement à ce que les femmes opérationnelles et finalement tous les hommes & les femmes puissent avoir un cadre favorisant, épanouissant, inspirant dans nos entreprises. 

Nous sommes convaincus qu’en suscitant des vocations de cheffes d’entreprise, ces femmes deviendront par la suite des rôles modèles inspirants.

Rose-Marie Guilcher, RRH

Notons déjà que la journée a beaucoup plu et que même si toutes les femmes n’étaient pas convaincues de la pertinence du sujet, elles ont toutes participé activement et parfois débattu sur certains sujets. Nous avions privilégié pour démarrer un format non mixte, dans un premier temps, pour libérer la parole plus facilement et cela s’est avéré pertinent.

Le groupe a été très actif pour proposer des actions. Citons ici les plus marquantes :

  1. La création de règles d’or de l’inclusion dans l’entreprise (le pendant des règles d’or de la sécurité) pour sanctionner toute attitude qui relèverait de sexisme notamment que ce soit en interne ou sur les chantiers où plusieurs entreprises différentes se côtoient.
  2. La mise en place d’ateliers théâtraux pour outiller les femmes contre le sexisme ordinaire. Elles se sentent très souvent démunies : comment réagir ?
  3. L’organisation de rencontres avec les cheffes d’entreprises de Vinci Energies qu’elles considèrent comme des rôles modèles qui pourraient les inspirer, voire les mentorer.
  4. La création de journées mixtes pour construire ensemble des solutions dans l’entreprise

Ce dernier point est bien sûr fondamental.

égalité femmes-hommes

Nous aurions dû titrer : l’ambition a-t-elle un genre ? plutôt que l’ambition au féminin

Anne-Laure Guihéneuf a eu l’opportunité avec Rose-Marie Guilcher de prendre la parole à Social Change Rennes pour parler de la démarche. Anne-Laure avais proposé comme titre « L’ambition au féminin » et le public, pourtant mixte à cet évènement, était quasi féminin à 100% devant elles.

Pourtant, le sujet s’adressait à toutes et tous. C’est toujours un peu frustrant d’observer que ce sujet n’intéresse que ou presque que des femmes. Non pas que nous ne souhaitons pas nous adresser aux femmes mais il serait souhaitable que les hommes entendent également et participent à ces questions.

L’égalité professionnelle est un sujet sociétal de femmes et d’hommes, et non pas juste un sujet de femmes qui serait à régler uniquement par les femmes et pour les femmes.

L’égalité professionnelle doit être notre sujet à toutes et tous.

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