Logiciels de gestion, stockage des données, intelligence artificielle… Le développement des technologies du numérique ne cesse de croître. En conséquence, les émissions de CO2 du secteur explosent et les problématiques sociales (travail forcé, déplacement des communautés..) liées à l’exploitation minière s’intensifient. C’est pourquoi, comme tous les autres secteurs, celui du numérique doit se pencher sur les conséquences de son activité. Certaines entreprises ont donc commencé à s’emparer de ces sujets, comment ? Étudions ensemble quelques exemples de bonnes pratiques RSE dans le secteur du numérique.
Quels sont les enjeux RSE dans le numérique ?
Selon un rapport de l’ADEME de 2022, le numérique est responsable de 4,4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises, soit plus que les déchets. Si rien n’est fait, on s’attend à un triplement des émissions d’ici à 2050, portant ce chiffre à près de 15%, un tout petit peu moins que le secteur du bâtiment aujourd’hui. Ces chiffres s’expliquent par l’augmentation du recours au numérique, nécessitant donc plus d’énergie pour leur utilisation, et surtout pour leur fabrication. Par ailleurs, au-delà de sa transition énergétique, le numérique pose d’autres questions : exploitation et pollution des sols pour extraire les minéraux, réparabilité et recyclage, conditions de travail, impact sur les utilisateurs…
Si nous faisons le lien avec les Objectifs de Développement Durables, les principaux enjeux du secteur du numérique sont :
- ODD 7 – Energie propre et d’un coût abordable : Efficacité énergétique des logiciels/applications et des terminaux, réduction des consommations énergétiques des datacenters, production d’énergie renouvelable…
- ODD 12 – Consommation et production responsables : Eco-conception (logiciels et terminaux), allongement de la durée de vie des terminaux numériques, réparabilité et recyclage des terminaux…
- ODD 13 – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques : Utilisation d’énergie décarbonée, usage du numérique en substitution aux déplacements…
Quelques exemples de bonnes pratiques pour répondre à ces impacts
Pour vous illustrer comment ces enjeux sont pris en compte par les entreprises, nous avons identifié quelques bonnes pratiques en fonction des différents sujets mentionnés précédemment. Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre livre blanc sur le sujet.
Réduire ses émissions liées à la fabrication
Back Market est une entreprise française qui propose à ses client la vente d’appareils numériques reconditionnés. Ces derniers permettent de réduire en moyenne de 90% les émissions de CO2 par rapport à des appareils neufs, selon une étude publiée par l’ADEME en 2022. Pour rappel, près de 80% des émissions de GES du numérique sont liées à l’étape de fabrication, à cause de l’extraction minière qui est très énergivore et qui a lieu dans des pays au mix énergétique fortement carboné. Le reconditionné est donc un bon moyen pour réduire ces émissions de fabrication.
Réduire ses émissions liées à l’utilisation
Planethoster est un hébergeur web qui fonctionne à 100% à l’énergie verte. Le fonctionnement des data centers étant gourmand en énergie, le fait de choisir un hébergement en France – ce qui n’est le cas que de la moitié des usagers français, vous assure donc d’utiliser de l’électricité faiblement carbonée, choisir en plus un hébergeur comme Planethoster vous assure que l’impact du stockage et du traitement de vos données est réduit à un seuil presque incompressible. Les émissions restantes, aussi appelées émissions résiduelles, sont d’ailleurs compensées par cet hébergeur.
Réduire son impact sur les sols (écosystème et biodiversité)
Colas, entreprise exploitant des carrières, a pris diverses mesures pour piloter son impact sur la biodiversité : diagnostic d’écologues sur site avec hiérarchisation des sites selon des critères de pression et plan d’actions associés, partenariats sur site avec des ONG, formation des salariés à la fresque de la biodiversité… Le sujet de la préservation des écosystèmes et de la biodiversité étant encore peu traité, peu d’entreprises annoncent des engagements sur ce sujet-là, pourtant, une récente étude parue dans la revue Current Biology en 2024 expliquait que près de 5 000 espèces de vertébrés étaient menacées par le secteur minier.
Allonger la durée de vie de ses équipements (réparabilité)
Whyopencomputing est une entreprise qui tente de prendre le contrepied de l’obsolescence programmée. Pour cela, elle propose des ordinateurs conçus pour être facilement réparables, à l’aide d’un seul tournevis, de pièces de rechange vendues et de guides d’explication délivrés par l’entreprise. Enfin, whyopencomputing travaille avec des systèmes en open source, empêchant ainsi qu’un changement de système rende votre appareil inutilisable. Ces mesures lui permettent d’afficher un score de réparabilité supérieur à 9,4/10 sur ces ordinateurs.
Le numérique au service de la RSE
Au-delà de réduire ses impacts socio-environnementaux et de questionner sa responsabilité, le secteur du numérique peut aussi être intrinsèquement au service d’enjeux RSE, via son utilité. Par exemple, le recours aux logiciels de visioconférence permet d’éviter des émissions liées aux déplacements, d’autres logiciels permettent d’assurer la protection de vos données personnelles, encore d’autres servent à mettre à disposition des salariés des canaux pour lancer des alertes sur des dangers et/ou risques divers.. etc. Cette utilité peut notamment se traduire par la formulation d’une raison d’être et l’adoption du statut de société à mission
Étude de cas : l’exemple de NIJI
Découvrez notre collaboration et les différentes étapes de leur engagement dans une démarche RSE
Pour Niji, nous avons d’abord questionné leur utilité, en les accompagnant dans la définition de leur raison d’être “contribuer au développement des entreprises, des talents et des territoires par un numérique utile”, ce qui correspond au pourquoi de cette société.
Dans un second temps, nous avons questionné leur responsabilité. Pour cela, nous avons établi un diagnostic de maturité RSE propre à Niji, et après avoir répertorié et cartographié leurs parties prenantes, nous avons interrogé celles-ci sur leur vision de Niji. Cela nous a permis de prioriser ensemble avec les équipes de Niji les enjeux RSE en fonction de leur maturité et de l’importance de ceux-ci pour leur écosystème. Enfin, nous avons construit conjointement un plan d’actions RSE opérationnel répondant aux enjeux préalablement identifiés et priorisés.
À la suite de ce plan d’actions, nous avons notamment mesuré le bilan carbone de Niji, rédigé ensemble leur documentation RSE en réponse aux appels d’offres, avant de les accompagner dans leurs démarches de labellisation pour faire certifier leur démarche.
Si vous êtes également un acteur du numérique et que vous souhaitez bénéficier de notre expertise, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.
Découvrez le témoignage de Nicolas Boulinguiez de MCT à Laval
Les jeudis de la RSE – Zoom sur l’optimisation énergétique et démarche RSE dans le numérique
Vidéo extraite des jeudis de la RSE – CCI Laval